D’après l’ONU, plus de la moitié de la population mondiale vit dans des villes, et en 2050, le nombre atteindra les deux tiers. Cette tendance rend nécessaire la transformation des centres urbains, afin qu’ils deviennent des foyers d’innovation qui permettent aux générations futures d’avoir une vie meilleure. C’est la raison pour laquelle divers modèles de villes ont été considérés au cours des dernières années, notamment :
La ville biophilique
L’essor de la construction écologique a permis d’attirer l’attention sur la conception biophilique : la conception de logements, de bureaux ou d’espaces de travail dotés notamment d’une généreuse lumière naturelle, d’une vue sur l’extérieur, d’une aération naturelle, de végétation intérieure, de matières naturelles. Lorsque ces caractéristiques s’appliquent à des zones métropolitaines, celles-ci deviennent alors des villes biophiliques. Elles présentent une conception urbaine qui permet à leurs habitants d’effectuer des activités, de suivre un style de vie connectée à la nature, d’apprendre de celle-ci et de s’engager à en prendre soin.
Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de se centrer sur une vision des villes qui place la nature dans le centre-ville et non pas à la périphérie, et qui dessine de manière utile et positive les types de lieux et de communautés dans lesquels les gens veulent vivre et travailler. En 2013, s’efforçant d’amplifier et d’étendre cette vision, Timothy Beatley crée le Réseau mondial des villes biophiliques, qui regroupe aujourd’hui environ 20 villes, un chiffre en hausse constante.
La ville des enfants
Le projet dénommé « la ville des enfants » naît en 1991 à Fano (Italie), à partir d’une idée du psychopédagogue Francesco Tonucci, animé d’une intention politique bien précise: promouvoir le changement des paramètres de gouvernance de la ville, en mettant l’enfant à la place de l’adulte qui travaille et qui se déplace en voiture. Les enfants jouent un rôle actif dans le processus de changement en participant à la gouvernance de manière concrète et dans la délimitation de la ville, et en se réappropriant l’espace urbain.
L’objectif visé par cette initiative est l’utilisation de l’enfant par les maires en tant que paramètre de gouvernance de la ville, afin de tenter de stopper le processus de dégénérescence qui attaque le milieu urbain. On adopte de cette manière un point de vue différent et progressiste sur les priorités données par les décisions politiques de l’administration. Cela fonctionne ainsi, car on passe alors d’une gestion qui favorise l’automobile à une gestion pro-piétons, ce qui permet de requalifier la ville depuis tous les points de vue : renforcement du tissu social, appartenance, sécurité et durabilité.
À l’heure actuelle, plus de 200 villes du monde entier font partie de ce réseau. Elles confèrent aux plus jeunes un rôle actif dans la gouvernance et leur rendent l’espace urbain dont ils ont besoin pour pouvoir profiter de leur ville, à l’instar des adultes.
La ville intelligente
La ville intelligente, également dénommée Smart City, utilise le potentiel de la technologie et de l’innovation afin de promouvoir un développement durable de manière plus efficace. D’autre part, elle vise à faciliter les relations des citoyens avec les institutions, encourager la gouvernance participative et améliorer des questions telles que l’éducation, la santé ou la sécurité.
Les villes intelligentes offrent de nombreux avantages, notamment:
- Contribuer à l’amélioration de l’environnement.
- Réduire les coûts pour ses citoyens.
- Optimiser les services publics.
- Améliorer la transparence en matière de gestion des administrations.
- Réussir à retenir les entreprises et à attirer le talent.
- Améliorer la communication avec les citoyens.
- Il convient de remarquer que des géants technologiques tels que Google, Amazon, Microsoft, Toshiba ou Cisco misent actuellement sur la construction de villes intelligentes situées dans différents endroits du monde, car ce modèle urbain comporte de nombreuses avancées technologiques qui ont été développées par ces compagnies.
La ville du quart d’heure
La ville du quart d’heure est le nom qui a été donné au projet de Carlos Moreno, directeur, scientifique et professeur en Entrepreneuriat, Territoire et Innovation à la Sorbonne. Il s’est inspiré d’autres recherches et contributions, comme celle de la journaliste Jane Jacobs, qui a déclaré que la proximité est la clé qui permet de dynamiser la ville.
Le plan est basé sur un concept: chaque personne a la capacité d’effectuer les tâches urbaines quotidiennes, c’est-à-dire tout ce qui concerne le travail, la maison, les magasins, les loisirs, l’éducation et la santé, dans un rayon d’un quart d’heure à pied ou à vélo.
La ville des femmes
Dans la plupart des cas, les espaces urbains basent leur conception sur le sujet privilégié du néolibéralisme: l’homme blanc, adulte et aisé financièrement, qui se rend de la maison au travail et du travail à la maison. Les années soixante ont été témoins du développement de théories et de recherches sur l’urbanisme féministe, mais elles n’ont pas été appliquées jusqu’aux années quatre-vingt-dix. Elles ne sont pas uniquement focalisées sur la femme, car elles prennent en compte qui vit dans la ville, de quelle façon et quels besoins demandent les territoires que nous habitons. Par conséquent, l’urbanisme orienté vers le genre a pour mission de placer les besoins des personnes au cœur des politiques urbaines.
Cependant, il reste encore beaucoup à faire, et bien que de nombreux centres urbains situés dans le monde entier expérimentent de petites interventions, la ville féministe demeure une utopie.
